Fiche technique – Camélia d’automne

camélia d'automne

Famille : Theaceae.
Nom botanique : Camellia sasanqua.
Nom français : Camélia d’automne.
Nom anglais : Sasanqua Camellia.

Description

Les camélias sont des arbustes ou arbrisseaux pouvant atteindre entre neuf et treize mètres de hauteur dans des conditions où le sol et le climat sont favorables. Les troncs sont droits, ont jusqu’à trente centimètres de diamètre et l’écorce lisse est d’un gris pâle, très semblable à celle d’un hêtre. Leurs feuilles sont persistantes, alternes, simples, dentelées, épaisses et ayant des pétioles courts. Les fleurs sont voyantes, bisexuées, solitaires ou en groupes, axillaires ou terminales.

Les graines sont noires et luisantes, et lorsqu’elles sont pressées, produisent l’huile de thé ou camélia, une huile parfumée, légère et transparente d’une qualité supérieure. Auparavant au Japon, les Camellia sasanqua étaient plus prisés pour cette huile utilisée dans la coiffure et la cuisine que pour la beauté de leurs fleurs.

Distribution géographique

La plupart des espèces sont originaires de l’Asie de l’Est, mais elles sont plutôt considérées comme du genre chinois parce que neuf espèces sur dix se retrouvent en Chine. Même s’il existe des espèces tropicales, ce sont surtout les espèces tempérées qui sont cultivées comme plantes ornementales.

Habitat

Dans son habitat naturel, la partie sud du Japon, le camélia est un arbre de sous-bois craignant le plein soleil et les sols argileux. Il ne tolère pas les hivers sévères, mais il peut survivre à une température de quelques degrés sous 0oC pendant quelques jours, pourvu que la plante soit en dormance.

Zone de rusticité : 8

Variétés ou espèces similaires

Quoique peu populaires comme plantes ornementales ou en bonsaï au Japon, plusieurs espèces y sont cultivées.

CameIlia japonica et ses centaines de cultivars, est sûrement l’espèce la plus reconnue au Japon et en Occident.

Camellia de Higo : le fameux camélia des samouraïs, est originaire de la province de Higo sur l’île méridionale de Kyushu. En réalité, il ne s’agit pas d’une espèce différente, mais plutôt d’un groupe de soixante-dix cultivars très distincts de Camellia japonica. Au Japon, les camélias de Higo sont presque toujours connus sous forme de bonsaï. Les cultivars désirés sont greffés sur un tronc ou une racine tordue d’un camélia sauvage.

Camellia reticulata : cette espèce est plus rarement cultivée comme bonsaï à cause de ses fleurs énormes, de sa croissance peu compacte et de sa faible tolérance au gel.

CameIlia sasanqua : de nos jours, c’est l’espèce préférée aux fins de culture en bonsaï, en raison de sa versatilité. Non seulement ses fleurs sont plus petites que celles des autres espèces mais sa croissance est plus rapide, son feuillage plus dense et elle produit des fleurs à profusion.

Récemment, un nouveau groupe d’hybrides miniatures a été développé. Ils sont de vrais nains ayant des feuilles et des fleurs très petites, une floraison très abondante et une croissance très lente. À l’heure actuelle, des hybrides tels que ‘Baby Bear’, ‘Baby Brother’, ‘Blondy’ et ‘Tiny Princess’ font fureur chez les bonsaïstes.

Emplacement estival

En été, il est préférable de placer le camélia à l’extérieur en évitant le soleil direct. Une lumière tamisée telle que sous un arbre est idéale. Sinon, placer le camélia dans un endroit où il recevra soit le soleil du matin, soit celui de fin d’après-midi. Trois à quatre heures de soleil suffisent à produire des boutons de fleurs.

Emplacement hivernal

Le camélia doit être gardé à l’intérieur l’hiver.

Arrosage

Le camélia a des racines qui se nourrissent en surface. Le sol ne devra donc jamais sécher. Pendant les périodes de chaleur et pendant sa croissance active, le camélia devra être arrosé fréquemment, soit une ou deux fois par jour. Cependant, trop d’arrosage peut causer une saturation du sol surtout pendant des périodes fraîches.

Fertilisation

Même si le camélia exige énormément d’engrais, il faut éviter le surdosage parce que les petites racines sont sensibles à un excès de fertilisant. Éviter de le fertiliser après un rempotage et ne pas utiliser de doses concentrées d’engrais chimiques. Il est préférable d’ajouter de l’os moulu dans le substrat lors du rempotage et de fertiliser avec des applications de farine de colza ou de coton pendant l’été.

Taille et pinçage

Les branches trop longues pourront être raccourcies n’importe quand au cours de l’année. Cependant, pour assurer une forme plus dense et compacte, il est préférable de tailler sévèrement un camélia juste après sa floraison. L’endroit de la taille est très important : couper à un endroit juste au-dessus (0,5 cm) du début de la croissance de l’année précédente. Le bois de l’année précédente se reconnaît par sa couleur verdâtre tandis que le vieux bois est de couleur grisâtre. On doit donc éliminer presque toute la croissance de l’année précédente. La plante finira par produire de trois à quatre nouvelles pousses plutôt qu’une seule si on coupe dans le bois vert. Ces nouvelles pousses devront ensuite être raccourcies ou pincées entre la fin mai et la mi-juin. Si la taille est effectuée trop tard dans la saison, on risque de rater la floraison, car les boutons de fleurs se forment tôt à l’automne (de la fin août au début octobre). Cependant, on peut rajeunir un vieux camélia en le rabattant drastiquement jusqu’au tronc et aux chicots des branches. La plante réagira vigoureusement en produisant de multiples bourgeons adventifs, mais ne fleurira pas pendant au moins deux ans.

Ligature

L’écorce du camélia est très molle et facile à endommager, même avec le fil d’aluminium. Il faut absolument envelopper le fil de ruban. Il est très important de baisser et de courber toutes les branches. Faire attention, car les nouvelles branches sont cassantes. Bien surveiller le fil parce que la croissance des camélias est rapide et le fil risque de laisser des blessures importantes.

Rempotage

Les racines des camélias poussent très rapidement. Il faut donc rempoter l’arbre tous les ans ou tous les deux ans. La période idéale est juste après la floraison ou de la fin mars à la mi-avril. Les racines des camélias s’endommagent et se cassent facilement. Les manipuler avec soin. Les experts japonais enlèvent toute la terre lors de chaque rempotage. Il est toutefois conseillé aux amateurs de laisser la moitié de la motte. Lors du rempotage, ne jamais enfoncer la plante plus bas dans son pot qu’elle ne l’était auparavant, parce que les racines superficielles ne doivent pas être trop recouvertes.

Substrat

Les camélias requièrent un sol acide, bien drainé et aéré mais qui retient une bonne quantité d’eau. Ajoutez à votre substrat de bonsaï habituel un tiers de mousse de tourbe ou du compost de feuilles et une demi-poignée d’os moulus. Le tiers inférieur du pot doit être composé d’un substrat d’une granulométrie grossière pour assurer un drainage adéquat.

Consulter le «Tableau de rempotage» et utiliser les proportions pour les arbres à fleurs, en ajoutant une partie additionnelle d’écorce et en réduisant d’une portion le Chabasai.

pH idéal : 5,5 à 6,5

Maladies

Les chancres et le dépérissement affectent surtout les arbustes qui sont cultivés à l’extérieur dans le sud des États-Unis mais peuvent toucher les camélias conservés à l’intérieur. Les blessures sont généralement la porte d’entrée des champignons responsables des maladies fongiques. Si la plante présente de tels signes, tailler et détruire les branches affectées. Stériliser ensuite les ciseaux.

Une humidité excessive et un mauvais drainage du sol peuvent causer la pourriture des racines (Phytophthora cinnamomi).

La chlorose, ou jaunissement, des feuilles est la plupart du temps causée par une carence en fer. Il faut alors corriger le pH du sol et vaporiser le feuillage avec du fer chélaté.

Plusieurs symptômes qui s’apparentent à des maladies sont causés par des désordres physiologiques. Par exemple, certains camélias cultivés à l’intérieur perdent prématurément leurs bourgeons ou encore l’extrémité des jeunes bourgeons, ou le rebord des pétales devient brun et elles pourrissent. Des conditions environnementales inadéquates, tel que trop d’arrosage, un éclairage insuffisant, une température excessive ou des racines tassées dans le pot expliquent ces problèmes.

Insectes

Les camélias sont très susceptibles aux cochenilles. Selon les espèces, les cochenilles matures ont l’apparence de petites écailles bombées, de disques aplatis, de coquillages miniatures, de boules de ouate ou de petits insectes blanchâtres couverts de filaments cireux. On peut enlever à la main les insectes dès leur apparition avec un cure-oreille imbibé d’alcool. Un savon insecticide devrait être appliqué. Dans un cas très sévère d’infestation, on peut aussi utiliser avec précaution un insecticide classique de type Malathion.

D’autres ravageurs peuvent aussi s’attaquer aux camélias : coléoptères, charançons, thrips et pucerons.

Multiplication

Les boutures semi-ligneuses prélevées en été s’enracinent plus facilement (environ 6 semaines). Prélevez des boutures de 10 à 15 cm avec 3 à 5 feuilles et 2 ou 3 nœuds. Coupez-les en biseau et placez-les dans un substrat composé de sable et de tourbe en ajoutant du carbonate de calcium. Conservez les boutures humides à température constante entre 18°C et 22°C.

Rédaction : David Easterbrook – révision 04-2015

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