Fiche technique – Genévrier prostré nain

Juniperus procumbens Nana

Famille : Cupressaceae.
Nom botanique : Juniperus procumbens.
Nom français : Genévrier prostré nain, genévrier nain du Japon.
Nom anglais : Japanese garden juniper.

Description

Le genévrier prostré est un arbrisseau bas, dense et touffu, d’un port rampant qui peut atteindre entre 0,5 et 0,7 mètre (1,6 à 2 pieds) de hauteur et parfois davantage en diamètre. La variété ‘Nana’ est encore plus basse et le feuillage est plus compact. Les aiguilles sont d’un vert pâle et brillant. Il conserve ce feuillage aux couleurs juvéniles durant toute sa vie, ce qui en fait sa popularité au Japon.

Distribution géographique

Sud du Japon (Kyushu)

Habitat

Zone de rusticité : 5

Variétés et espèces similaires

La tradition japonaise préfère les feuillages squamiformes chez les sujets adultes, comme celui du Shimpaku (J. chinensis var. argentii). Pour cette raison, on transforme fréquemment le J. procumbens en Shimpaku au moyen de greffes. On confond très souvent le J. procumbens avec le J. squamata ‘Prostrata’ (ils sont même vendus l’un pour l’autre). Ces deux types se différencient par le dessous très vert du feuillage de l’espèce J. squamata et par les reflets pourpres de l’espèce J. procumbens en l’hiver.
Les cultivars de J. procumbens ‘Nana’ comprennent :
‘Nana Californica’ dont les aiguilles sont légèrement plus petites;
‘Nana Greenmound’ aux reflets bleutés plus accentués;
‘Variegata’ aux aiguilles striées de blanc-crème.

Le genévrier prostré nain comme bonsaï

Le genévrier prostré s’adapte à tous les styles, mais sa tendance naturelle à se développer au ras du sol en fait un candidat idéal pour les cascades ou semi-cascades.

Emplacement estival

Le plein soleil est recommandé. Le genévrier prostré ne tolère pas l’ombre.

Humidité ambiante : une humidité de 50 % à 60 % est excellente. Un excès d’humidité peut entraîner une maladie fongique (Phomopsis : rouille des aiguilles) et une trop faible humidité encourage la prolifération des araignées rouges. Par conséquent, le feuillage doit être vaporisé souvent durant les journées sèches et chaudes.

Emplacement hivernal

Extérieur : Le genévrier prostré est rustique jusqu’en zone 5. (Montréal : zone 5b). Comme bonsaï, il doit recevoir une protection, c’est-à-dire que ses racines seront protégées par du paillis et que l’arbre sera recouvert d’un cône de polystyrène ou de jute. Une couche froide ou un garage non chauffé peuvent convenir.

Intérieur : Il peut aussi hiverner à l’intérieur si de bonnes conditions lui sont fournies. Toutefois, beaucoup d’horticulteurs trouvent cette méthode impraticable, difficile et pas idéale. Une chambre froide avec une bonne lumière, de préférence une fenêtre côté sud avec des températures d’environ 10oC à 15°C la nuit et 5°C de plus le jour. Il peut aussi être placé sous lumière artificielle de 12 à 16 heures par jour. Le sol doit être gardé plutôt sec et le feuillage vaporisé régulièrement pour prévenir l’assèchement et contrôler les araignées rouges. L’application mensuelle d’un acaricide est aussi recommandée.

Arrosage

En été, un arrosage fréquent est requis. Il faut aussi vaporiser le feuillage tôt le matin ou en fin de journée. En hiver, lorsque la température baisse, diminuer les arrosages tout en évitant de laisser sécher complètement le sol.

Fertilisation

Fertiliser régulièrement pendant la période de croissance (avril à octobre). Au printemps, alterner entre un engrais 20-10-20 et 15-5-15 (avec calcium et magnésium) chaque semaine. À l’automne, en septembre et en octobre, utiliser un engrais 8-20-30 chaque semaine à demi-dose.

Taille et pinçage

Éventuellement, la masse du feuillage devient trop importante et trop dense, causant le brunissement et la tombée des aiguilles intérieures. Pour prévenir ceci, il faut régulièrement éclaircir les branches du haut par un émondage aux ciseaux et toujours laisser assez de feuillage sur une branche pour générer de nouvelles pousses.

Pincer le genévrier prostré tout au long de sa période de croissance (avril à octobre) afin de lui conserver son aspect compact. Ses nouvelles pousses qui apparaissent sous forme de petits œufs en grappes seront arrachées en tirant et tordant plutôt qu’en les pinçant avec les ongles, ce qui cause un vilain brunissement. Commencer par les bourgeons terminaux et poursuivre quelques jours après avec les bourgeons latéraux.

Ligature

Généralement tard à l’automne jusqu’au début du printemps. Les grosses branches ont tendance à fendre lorsqu’elles sont pliées. Bien les envelopper de raphia avant de les plier. Éviter de tordre le tronc et les branches, ce qui leur serait fatal.

Rempotage

Du fait que les genévriers produisent souvent de nouvelles pousses tout au cours du printemps et de l’été, ils peuvent être rempotés jusqu’au début de mai. Cependant, le temps idéal demeure au printemps (avril et mai). Rempoter aux deux ans. L’émondage radical des racines est possible, mais il faut prendre soin de ne pas trop arroser par la suite pour éviter de faire pourrir les racines.

Choix du pot : préférer les pots aux tons de terre, brun ou gris, non glacés.

Substrat

Cette espèce s’accommode d’une grande variété de sols, mais préfère un sol neutre ou légèrement acide. Il doit se drainer rapidement, être peu fertile et retenir peu d’humidité. Un bon drainage est de la plus haute importance et on devrait toujours permettre au sol de s’assécher légèrement entre les arrosages.

Éviter le Micromax. L’ajout d’une cuillerée à thé de chaux dolomitique au mélange est recommandé lors du rempotage.

Consulter le «Tableau de rempotage» et utiliser les proportions pour les genévriers.

pH idéal : 4 à 7

Maladies

Ces genévriers sont très sujets à une maladie nommée phomopsis (rouille des aiguilles), surtout au printemps à cause des conditions de haute humidité. Le contrôle de cette maladie est difficile : les branches affectées devraient être émondées, puis l’arbre vaporisé au Benlate, Cleary’s 3336F ou Zyban.

Insectes

Plusieurs variétés d’acariens constituent le problème traditionnel de ces genévriers, particulièrement par temps chaud et sec. Les arbres infestés vont prendre une teinte grise ou jaune, et à l’inspection on pourra découvrir de petites toiles d’araignées et des points jaunes sur les aiguilles. On peut contrôler ces mites par l’application d’un mélange d’une partie de sulfure de calcium (bouillie soufrée) dans dix parties d’eau ou d’huile pour traitement d’hiver « Superior » avant la croissance au printemps. Pendant la période de croissance, l’application d’acaricides tels que Malathion, Pentac, ou Keltane, est très efficace. D’autres infestations peuvent résulter des cochenilles et des kermès et seront contrôlées par l’application de Sevin. On peut remplacer les insecticides qui ne sont plus vendus au grand public, par l’huile horticole, le Savon insecticide Safer’s ou le End-all de Safer’s,

Multiplication

Les genévriers prostré s’enracinent facilement à partir de pousses tendres, prélevées à la mi-juin et placées dans un mélange de sable et de tourbe ou encore à partir de pousses aoûtées prélevées tard à l’automne et qui passeront l’hiver en serre froide.

Remarques de l’auteur

À cause de ses aiguilles courtes et de son écorce desquamante, même un jeune spécimen peut évoquer les qualités d’un arbre âgé. Malheureusement, de ce fait, cette espèce est la cible favorite des vendeurs peu scrupuleux qui les offrent volontiers en tant que bonsaïs d’intérieur à un public pas assez méfiant et averti. L’acheteur doit prendre garde. Néanmoins, voilà un arbre assez peu exigeant qui, avec les soins appropriés, peut se développer rapidement en un charmant bonsaï.

Rédaction : David Easterbrook –  révision 05-2014

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